Date de création : 01.04.2017
Dernière mise à jour :
25.12.2025
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Par sunnydaleville, le 18.11.2024
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Par manuela, le 20.10.2024
salut, j'adore ton blog ! je suis dégouté on ne peux plus en créé sur centerblog :(
j'essaye de trouver un si
Par Anonyme, le 20.10.2024
quel beau visage!!!
Par Anonyme, le 27.05.2023
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Par black-jack-72ooo, le 03.10.2019
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« Mais… tu n’es qu’une fille ». « C’est ce que je n’arrête pas de dire ». Cet échange entre un jeune homme sauvé par Buffy et l’héroïne apparaît au début du dernier épisode de la saison 5, « L’apocalypse » (« The Gift », 5.22), le centième de la série, rappelant au spectateur le concept même de l’oeuvre de Joss Whedon.
A ce moment du tournage, Joss Whedon comme les acteurs savaient donc que cette saison 7 serait la dernière de la série et cette évolution nous prépare aussi à ça : Buffy approche de la fin, ce qui ne signifie pas pour autant la fin de l’histoire, puisque celle-ci, ouverte, s’est prolongée sur un autre support. Cependant, le showrunner nous prépare de plus en plus à ce final, dont le passage de relais avec les Potentielles comporte une dimension meta 100% assumée : le personnage de Buffy a été érigé en modèle durant des années — bien que son créateur se soit attelé, de manière juste et très à propos, à nous rappeler qu’elle est au final une personne humaine, « just a girl », dans la saison 6, où elle s’enfonce dans la dépression — mais il y a toujours un problème de fond à se voir placé sur un piédestal, y compris dans le cadre d’une oeuvre de fiction, lorsque l’on prétend vouloir prôner l’émancipation. Whedon, élevé par une enseignante féministe, qui a été et reste son principal modèle en la matière, en a parfaitement conscience et semble renvoyer au public cette question : qu’est-ce qu’être un modèle ? Etre exemplaire ? Buffy ne l’est pas et, honnêtement, qui l’est ?
Lors de la saison 6, de nombreux spectateurs n’ont pas compris cette volonté et l’ont très mal pris, s’offusquant de la tournure très noire des événements et de la relation Buffy-Spike, placée sous un jour sado-maso autodestructeur, marquée par un sentiment de honte et de culpabilité écrasant. Au début de la saison 7, le créateur semble avoir écouté le public en revenant à un ton plus léger, ainsi qu’aux « bases » de la série, cependant, rusé, il prépare cette évolution que certains n’ont pas manqué de voir comme une ultime atteinte à leur icône, de la même manière, finalement, que de nombreux fans de la série Twin Peaks avaient violemment réagi à la vision noire, réaliste et viscérale du supplice de Laura Palmer dans le prequel Fire Walk With Me, sorti en 1992, alors que celui-ci avait été suggéré mais jamais montré sur le petit écran.
Pourtant, descendre, ne serait-ce que brièvement, l’icône du piédestal ne revient pas, de la part de Whedon, à brûler ou mépriser le phénomène qu’il a engendré, pas plus que David Lynch ne profane son oeuvre culte en montrant l’autre versant de l’histoire qu’il a imaginée avec Mark Frost, c’est-à-dire l’horreur, pour ne pas dire la pourriture sur laquelle elle est basée pour ainsi dire, et qui ne saurait être ensevelie sous les litres de café et les montagnes de cherry pies. Dans le cas de Buffy, il s’agit d’une démarche salutaire, qui est à rapprocher de celle de Norman Spinradvis-à-vis du personnage de Pater Pan dans son roman L’Enfant de la Fortune, parabole psychédélique réinterprétant à sa manière la révolution sexuelle de la fin des années 60 aux États-Unis pour mieux la déconstruire.
Descendre l’héroïne de son piédestal et affranchir les spectateurs
Buffy et Willow dans la saison 8 de la série en format comics. illustration de Jo Chen.
Dans l’histoire imaginée par cet auteur culte de la SF underground, une bande de joyeux enfants de la bohème se réunit autour de la figure de Pater Pan, dont on nous dit qu’elle est à l’origine de celle du Peter Pan de James L. Barrie. Pater Pan n’est pas seulement un vilain garnement qui refuse de grandir (et qui serait aussi sexué que le Pan de Barrie est asexué), il est une essence, celle d’une quête d’absolu et de liberté totale, qui n’a pas de fin et dans laquelle se sont retrouvés ces millions de jeunes hippies, qui étaient eux aussi à la recherche d’autre chose, d’une alternative à ce que la société avait à leur proposer. Cependant, cette volonté initiale de liberté, prônée à grands coups de slogans tels que « Il est interdit d’interdire » ou « Élections, piège à cons », a rapidement muté, et de nombreux jeunes en perte de repères se sont retranchés dans des communautés répondant à une organisation hiérarchique. Eux qui prétendaient ne pas avoir besoin de chef, ne pas en vouloir, cherchaient une « révélation », mais, craignant de ne pas la trouver en eux, ont alors cherché des figures d’autorité à même de les galvaniser. Dans le cas de la « Famille » Manson, cela a eu des conséquences dramatiques, bien que la plupart des communautés n’avaient bien sûr rien de criminel.
Toujours est-il que le bel idéal utopiste de Mai 68 et de l’Été 67 s’est assez vite étiolé, et que nombreux sont ceux qui se sont égarés sur des chemins de traverse en voulant rejoindre et suivre « la route de briques jaunes », que cela soit dans des paradis artificiels ou autre. Furieux de voir tous ses « enfants » auxquels il n’a cessé de dire qu’ils étaient leur propre maître le considérer comme leur chef et une quasi-divinité, flattant ainsi son propre ego de gamin narcissique (comme n’importe quelle rock star ?), Pater Pan décide donc de partir en abandonnant ses troupes, dépité qu’ils se soient placés dans une telle position de dépendance. L’héroïne le retrouvera à la fin, las et fatigué par sa quête sans fin, approchant dangereusement de la mort après être tombé de manière ô combien ordinaire dans les drogues dures, comme beaucoup de stars ou d’intellectuels de l’époque. Quelque chose s’est brisé, le « dieu » est descendu de son piédestal, mais son esprit, son essence demeure, ainsi qu’un profond sentiment d’espoir, qui libérera, en un sens, l’héroïne.
Pour en revenir à Buffy, il faut bien comprendre que descendre l’héroïne de son piédestal est nécessaire pour aboutir à cette fin positive et engagée, véritable message d’empowerment. Car, il ne saurait être question d’ « empowerment » — expression sans équivalent en français qui ne désigne pas tellement le fait d’être « fort » que celui de trouver la force qui nous est propre en nous-mêmes, afin de nous propulser en avant — si les spectateurs restaient sur l’idée que Buffy est un pur modèle féminin : tout aussi forte, courageuse et complexe soit-elle en tant que personnage de série télé, l’intention de Joss Whedon n’a jamais été de donner des leçons ou d’indiquer la « marche à suivre » pour s’accomplir et s’émanciper. C’est à chacun de nous, homme ou femme, de le faire, selon nos propres termes. La saison 7 de Buffy est donc une manière pour le créateur d’affranchir progressivement les spectateurs de son héroïne, de sorte que la portée et l’impact du message final de la série soit d’autant plus fort.
Pas assez féministe Buffy ?
Buffy, seule et amère après son éviction (temporaire) du groupe dans l’épisode « La Fronde » (« Empty Places », 7.19).
On peut imaginer que Whedon a été dépassé par les réactions à sa série et son impact durable, ce que suggère d’ailleurs la biographie que lui a consacré Amy Pascale, où elle relate par exemple la stupéfaction du scénariste lorsque son mentor et ancienne prof de cinéma Jeanine Basinger lui avait fait prendre conscience de la portée de son oeuvre sur un public bien plus large que ce qu’il aurait pu espérer. Et, s’il s’est bien sûr réjoui de voir que beaucoup se sont reconnus dans la série et ce qu’elle véhiculait, il a également été confronté, comme nous avons pu le voir, à certaines réactions épidermiques de féministes (hommes ou femmes) n’hésitant pas à l’attaquer à chaque fois que Buffy ou Willow se comportaient d’une manière différant d’une façon ou d’une autre avec le modèle qu’elles étaient censées incarner pour la seule raison que le scénariste avait été érigé du jour au lendemain en étendard du féminisme, en même temps que son héroïne. Ce qui l’a, par la même occasion, exposé à la vigilance accrue de certaines personnes, jaugeant à chaque nouvel épisode si Buffy se déroulait de manière « réellement » féministe, ou l’était suffisamment…
Mais Buffy n’a jamais été Mickey Mouse, et, si la série de Whedon a parfois essuyé des reproches pas si éloignés de ceux adressés à Walt Disney à chaque fois que sa petite souris se comportait de manière « répréhensible », ce qui l’a conduit à rendre son héros de plus en plus consensuel, jusqu’à en faire l’Américain moyen par excellence (lire à ce sujet Lafacecachée de Mickey Mouse de Clément Safra), elle n’a jamais été érigée en symbole de l’Amérique et a toujours eu un public plus limité, sur un réseau câblé qui plus est, permettant à son créateur de rester relativement libre. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que le showrunner, en dépit de la distance qu’il a toujours affecté de prendre vis-à-vis de ces « polémiques » ressemblant davantage à des feux de paille, n’en a sans doute pas moins été titillé par ces réactions révélant en creux une demande, un besoin de retrouver, épisode après épisode, un personnage fort et infaillible qui montrerait la voie, pas uniquement au cinéma et à la télévision, mais à des millions de personnes tout à fait réelles, qui trouvent dans la série un réconfort, une source d’inspiration.
Aussi saugrenues ces réactions fussent-elles en apparence, elles n’en témoignent pas moins, à leur manière, d’un attachement profond à la série et ses personnages puisque certains des internautes prenant le clavier pour tacler les scénaristes sur tel ou tel choix estiment que ces derniers ont parfois « trahi » ces êtres de fiction, voire l’essence même de l’oeuvre, que Whedon a pourtant portée en lui bien des années avant qu’elle ne voit le jour dans sa première incarnation au cinéma, en 1992. On imagine alors le vertige de l’auteur prenant conscience que le monde qu’il a créé a pris son indépendance bien au-delà de ses attentes.
Buffy : récit initiatique et empowerment
Le prémice d’un sourire, interrompu par le noir du générique : la fin de « Buffy » est une ouverture, où l’héroïne, à l’issue de son cheminement, peut enfin faire face à l’avenir. Un pur récit initiatique.
« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », disait l’oncle de Peter Parker, alias Spider Man, à ce dernier, dans le comics Marvel et son adaptation sur grand écran par Sam Raimi — réplique d’ailleurs reprise en clin d’oeil dans la première saison de Buffy. Buffy, en tant que personnage, a été confrontée à cette responsabilité à travers les nombreuses intrigues de la série, mais Joss Whedon, en tant que créateur et showrunner, y a été confronté de manière évidente. Et, avec cette ultime saison, alors que le monde entier est pendu à ses lèvres et se demande comment vont s’achever les aventures de la Tueuse et ses amis, il décide que lui, pas plus que son héroïne, ne désignera une voie toute tracée à travers un discours qui serait celui d’une Élue à ses fidèles, et qui aurait pour but de « révéler » un quelconque secret renfermant une clé universelle même s’il y aura bien, nous allons y arriver, un discours fédérateur et inspirant.
Buffy n’est pas le messie, et si elle s’est comportée en chef, la victoire contre La Force à l’issue du dernier épisode est une victoire collective, qui n’a rien de définitif : la Bouche de l’Enfer de Sunnydale est tombée, mais le Mal est toujours là et continue de rôder. Cependant, ayant partagé son pouvoir et n’étant plus seule détentrice, avec Faith, d’un statut exceptionnel, la dynamique entière s’en trouve changée, et elle avec. C’est le propre des récits initiatiques après tout, ce qu’est Buffy d’un bout à l’autre : l’histoire d’une adolescente « ordinaire » s’étant découvert des capacités extraordinaires, et dont les épreuves l’élèvent jusqu’à ce que, devenue jeune adulte, l’avenir s’ouvre enfin devant elle, l’autorisant à aborder la vie sous un autre jour que celui de la simple survie. Une histoire universelle, racontée de manière personnelle par un conteur hors pair et des scénaristes brillants, et qui a ouvert la voie à plus d’un titre à une place plus dynamique des femmes au sein de la pop culture, et qui a contribué à donner une nouvelle impulsion à un féminisme qui demeure, à l’heure actuelle, en pleine redéfinition, marqué par de nombreux remous et courants contradictoires qui étaient déjà sous-jacents il y a 20 ans de cela.
Mais Buffy contre les vampires, c’est aussi une oeuvre interrogeant la manière dont un jeune adulte prend place dans le monde, avec toutes les implications, intimes comme politiques, que cela suppose. Au fond, Buffynous encourage, sans volonté moralisatrice (ce qui ne signifie pas que la morale et l’éthique ne soient pas interrogés, bien au contraire), à nous montrer responsables, pas uniquement vis-à-vis des autres, mais en premier lieu vis-à-vis de nous-mêmes. Le pouvoir est quelque chose qui se conquiert, mais l’empowerment ne consiste pas à dominer l’autre, que ce soit par la force ou l’idéologie : il s’agit bien au contraire de trouver en soi le moteur d’avancer et de surmonter les obstacles se dressant sur notre chemin, tout en sachant que nous serons, à plus d’un égard, notre plus redoutable ennemi. Ceux qui se laissent enivrer par le pouvoir et en abusent sont ceux qui possèdent les plus grandes failles, mais ceux qui parviennent à surmonter le gouffre pour effectuer le « saut de la foi », comme Indiana Jones à la fin de La dernière croisade, pourrons en faire un usage raisonné, s’en céder à ses sirènes.
C’est ce à quoi est confrontée Buffy tout au long de la saison, mais aussi lors du dernier épisode, lorsque La Force prend son apparence pour lui faire face, peu de temps avant le grand affrontement, la finale des finales, où notre héroïne sera confrontée au dernier obstacle se tenant entre le héros des récits mythiques et sa destinée : assimiler sa part d’Ombre ou être engloutie par elle. Rendez-vous donc pour la dernière partie de notre dossier...